L'association ASPIRE - UNE VIE ET UN TOIT a été créée en janvier 2020.
La vocation première de l'association est d'accueillir, suivre, accompagner, héberger, insérer et/ou réinsérer les femmes isolées, à la rue mais également les femmes, avec ou sans enfant, victimes de violences conjugales et intra familiales.
Les violences faites aux femmes ne cessent pas. Depuis quelques années, force est de reconnaître, que la France affiche clairement son engagement contre les violences faites aux femmes, depuis qu'elle a ratifié, en 2014, la convention d'Istanbul.
Cet engagement est même devenu une des principales priorités du gouvernement en 2017. En septembre 2019 a été lancé le Grenelle contre les violences conjugales, dans la lignée duquel se sont inscrites les lois du 28 décembre 2019 et du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales.
Malgré toutes ces mesures prises, nombreuses sont encore les femmes victimes de violences qui renoncent à porter plainte et/ou à entamer les démarches judiciaires en vue d'obtenir une protection, notamment en raison du mauvais accueil reçu souvent dans les commissariats et des difficultés rencontrées pour déposer plainte le plus souvent par un manque de formation des forces de l'ordre.
Les violences faites aux femmes recouvrent de multiples réalités : sexistes, physiques, sexuelles, psychologiques et/ou économiques. Elles peuvent également prendre la forme de cyberviolences.
Au-delà de cet état des lieux, quelles mesures supplémentaires et/ou complémentaires pourraient être prises afin que nous puissions dire #plusjamaisça.
Pourquoi ne pas créer des juridictions spécialisées dans les violences faites aux femmes comme a pu le faire l'Espagne. 107 des 3 500 tribunaux espagnols se consacrent exclusivement aux violences commises par un époux ou un ex-compagnon. Cette question sur la création de juridictions spécialisées a déjà été énoncée par Max (sénateur Les Républicains) en décembre 2020 et à laquelle il s'était vu répondre par le Ministère de la Justice "c'est une option examinée dans le cadre du Grenelle mais qui a dû être écartée par crainte de heurter le principe d'égalité des citoyens devant la loi". Les tribunaux du territoire ne pouvant accueillir, au regard de leur taille, une telle juridiction. Une inégalité de traitement en résulterait inévitablement.
Faisant partie de l'engagement du Président de la République au cours de la campagne présidentielle en 2022, la création de ces juridictions spécialisées pourrait voir le jour et des propositions de loi ont été déposés dernièrement à cet effet.
La création et le développement de structures spécifiquement dédiées à l'accueil et à l'accompagnement, à tous les niveaux, des victimes de violences doivent également être priorisés. Elle doit se faire sur l'ensemble du territoire. La prise en charge doit être globale.
Les violences envers les femmes sont le symptôme de notre société. Mais la maladie vient de la société elle-même, de ses préjugés et du système dans lequel nous vivons toutes et tous. De nos jours, le système capitaliste et surtout patriarcal, dans lequel nous sommes, est poussé à l'extrême. Nous avons une situation sociale toujours plus précarisée, une extrême droite qui banalise les violences. Le contexte social ne peut que favoriser les violences envers les femmes. La meilleure formule pour lutter contre ces violences, c'est une politique sociale globale. Ce n'est qu'ensuite que l'on pourra parler de stratégie envers les violences conjugales.
Alors que la rue est le lieu où les femmes sans domicile fixe sont confrontées à des violences quotidiennes, où l’intimité est sans cesse remise en question, où la domination masculine peut s’exercer sans retenue, elles n'ont d'autre choix que de se cacher. Voilà pourquoi, elles sont très souvent appelées "Les Invisibles". La rue est réellement un danger pour elles
Les femmes à la rue représentent, aujourd'hui, 12 % des sans-abri à Paris. Mais, ce chiffre s'élève à 40 % au niveau national. Très peu de lieux sont dédiés aux femmes à Paris et en Île de France et ils sont souvent mal adaptés. À Paris, ce sont plus d'une centaine de structures d'accueil de jour comme de nuit qui hébergent ces femmes orientées par le 115. L'offre semble importante, mais frappe pourtant par son insuffisance. La mixité des centres met en danger les femmes, souvent victimes de violences. Les centres d'hébergement ne savent pas comment réagir face à ce nouveau visage de la rue et doivent adapter leurs solutions à ces nouvelles précaires habituées à un certain confort de vie. Certaines associations essaient de créer de nouvelles structures exclusivement dédiées aux femmes isolées pour les aider à se reconstruire, enfin.
En effet, l’espace public, notamment la nuit, est avant tout masculin. Ainsi, tout comme dans l'espace privé, les femmes, dans la rue, sont confrontées, en plus des difficultés matérielles, à des violences de genre, qui les visent parce qu’elles sont des femmes. Cela recouvre tant les violences conjugales que les violences sexuelles et sexistes, physiques ou psychologiques.
Lorsqu’elles n’ont pas d’hébergement la nuit, pour ne pas être visibles, et donc paraître vulnérables, elles vont privilégier des lieux fréquentés, passant par exemple pour une usagère « normale » des transports toute la nuit sans dormir.
Dans d’autres cas, elles vont chercher refuge au sein de commissariats ou d’hôpitaux, mais aussi vers des lieux de dissimulation comme des parkings. Cette invisibilité peut également se retrouver le jour : dans le soin qu’elles apportent à leur corps ou des pratiques de la manche plus discrètes. Ainsi, ce souci de survie est aussi une forme de maintien de soi, un refus d’endosser l’apparence de « SDF ». Car être visible dans la rue, c’est surtout s’exposer aux regards des autres et à leur jugement. Enfin, "femmes invisibles" également car elles sont plus souvent entre la rue, l’assistance et le réseau personnel ou familial. Ce qui contribue à rendre moins visible une précarité bien réelle face au logement.
Les deux années qui ont suivi la crise sanitaire liée au Covid-19 et, aujourd'hui devant les nombreuses crises économiques, écologiques force est de constater que la situation est de plus en plus catastrophique. Le nombre de bénéficiaires se présentant lors des distributions alimentaires et pour avoir un lieu où dormir, ne cesse d’augmenter. Et comme nous l’avons vu précédemment, toutes les classes d’âge sont représentées avec surtout une forte augmentation de personnes âgées mais aussi d’étudiants qui ne peuvent plus vivre décemment. La perte de leurs « jobs d’étudiants » en est la cause principale. Pour mémoire, au premier semestre 2020, 715 000 emplois ont été détruits. Ce sont les intérimaires qui ont été les plus touchés mais aussi les jeunes dont 9 % des 15-24 ans en emploi avant le premier confinement l’ont perdu contre seulement 2 % des 40-65 ans. D’autres ont perdu de leurs revenus conséquence de la baisse de l’activité et de la mise en place du chômage partiel : 54 % chez les ouvriers, 36 % chez les employés et 26 % chez les cadres qui ont été un peu plus épargnés grâce au télétravail.
Afin de venir en aide à l'ensemble de ces personnes, nous nous proposons de réaliser un certain nombre de missions et d'actions. Que celles-ci passent par des maraudes, des distributions alimentaires, des mises à l'abri, l'association ASPIRE - UNE VIE ET UN TOIT n'a qu'un seul objectif : faire en sorte que ses bénéficiaires aient, sur un temps long qui ne peut être inférieure à 12 mois, le temps nécessaire pour souffler et aspirer à une meilleure vie.
L'année 2023 verra l'ouverture d'un nouveau centre d'hébergement exclusivement et spécialement conçu pour les femmes isolées mais également pour les femmes, avec ou sans enfant, victimes de violences conjugales et/ou intra familiales.
Ce centre dénommé "LES MAISONS ORCHIDÉE" pourra accueillir, suivre, accompagner, héberger, insérer et/ou réinsérer une trentaine de femmes. Totalement sécurisé 24 h / 24 et 7 jours sur 7, il permettra à chaque bénéficiaire de pouvoir se reposer en toute quiétude, se faire soigner allant des petits bobos aux traumatismes lourds. Elles pourront y être hébergées et, grâce à plusieurs ateliers de formation, reprendre goût au travail et se reconstruire petit à petit.
Nous ne voulons pas brusquer les choses. Chaque bénéficiaire pourra rester au sein de ce centre pendant une période de douze à dix-huit mois. Le temps qu'il faut pour souffler et penser à demain.