40 % des SDF sont des femmes. Mais pourquoi ? Il suffit parfois d’un accident soudain, d’une rupture, pour basculer dans cette précarité matérielle dont il est ensuite terriblement difficile de s’en sortir. Après un mois, on constate déjà les dégâts physiques et psychologiques de la rue. Progressivement, elles perdent tout repère. Leur vie est un enfer, fait de violences et d’agressions, y compris dans les centres d’hébergement dans lesquels elles n’osent plus se rendre. Elles sont des proies faciles et doivent sans cesse être sur le qui-vive.
Selon la Fondation Abbé Pierre, il y aurait 300.000 personnes sans abri en France, contre 145.000 en 2012. Ils seraient 185.000 en foyer d'hébergement (à cause du confinement, ceux-ci ont élargi plus tôt leur capacité pour l'hiver), 100.00 dans des centres d'accueil pour étrangers demandeurs d'asile et 15.000 en bidonville ou squat.
Le collectif Les Morts de la rue estime que 413 SDF sont décédés à la date du 13 novembre 2020. En 2019,il y en avait eu 659. L'âge moyen est de 50 ans.
La 4e édition de la Nuit de la Solidarité, réalisée le 25 mars 2021, a décompté 2 785 sans-abri dans toute la capitale contre 3 601 l’an passé soit une diminution de 23 %. Le nombre de femmes est, quant à lui, passé de 14 % à 11 %. Cette diminution ne doit pas cacher le nombre croissant de personnes démunies puisqu’au globalement il est en hausse de 23 %.
Les femmes victimes de violence conjugale et/ou intra familiales sont également de plus en plus nombreuses. Alors qu’en 2020, nous avons enregistré 106 personnes décédant suite à des violences domestiques dont 90 femmes, 2021 voit ce chiffre porter à 122 féminicides.
Près de 300 000 femmes et hommes déclarent, chaque année, être victimes de violences conjugales. Souvent confrontées à une situation de séquestration, quitter le domicile s'avère pour certaines d'entre-elles relativement compliquée, voire impossible.
Pour mémoire, la violence conjugale concernent les violences physiques (coups et blessures), psychologiques (harcèlement, menaces, insultes) ou sexuelles (viols, attouchements) commises sur la femme ou l'homme, au sein d'un couple marié, pacsé ou vivant en concubinage. Les violences conjugales englobent également les violences économiques comme la privation de ressources financières, maintenant ainsi la victime dans un état de dépendance économique. Ces violences, face à la loi, concernent également les ex-conjoint(e)s, concubin(e)s et pacsé(e)s.
Partir, passer une première nuit loin de son bourreau, est une étape marquante dans le processus. Notamment si la victime est accompagnée de ses enfants. C'est surtout dans ce laps de temps, en toute sécurité, qu'elles puiseront les forces nécessaires pour affronter la suite.
Les places en hébergement d'urgence sont trop souvent limitées surtout aujourd'hui en raison de la crise sanitaire.
C’est pourquoi, nous nous devons de faire avancer les choses et ce centre d’hébergement pourrait être la première étape de ce long parcours.
Le Centre d’hébergement “LA MAISON ORCHIDÉE” accueillerait une vingtaine de femmes sur une superficie de 1 500 m².
Au-delà de l’accueil, chaque bénéficiaire sera suivi, accompagnée, insérée ou réinsérée afin qu’au final le centre ne soit qu’une étape pour une solution d’hébergement pérenne afin de retrouver une vie sociale décente.
Le Centre sera sécurisé 24 h / 24 et 7 jours sur sept par une société privée à raison d’un agent de sécurité la journée et de deux la nuit.