VIOLENCES DES FEMMES ET RURALITÉ
Force est de constater que les violences faites aux femmes ne concernent pas que les grandes villes. La France compte 33 % de sa population habitant un territoire rural. Un quart des appels pris en charge par le 3919 proviennent d’un département rural. Et, près de 50 % des féminicides y ont lieu. Ces chiffres sont frappants mais s’expliquent par un maillage territorial de l’accès aux droits beaucoup moins dense en zone rurale qu’en contexte urbain ou périurbain. De ce fait, les violences que les femmes rurales subissent sont trop souvent ignorées et grandement sous-estimées.
Les femmes, vivant dans les territoires ruraux, sont en quelque sorte victimes d’une double violence. Une très grande majorité d’entre-elles dénoncent une double peine. En effet, l’identification et la protection des victimes y sont nettement plus complexes en raison de l’isolement social et géographique. Pour elles, sortir des violences conjugales et quitter le conjoint violent représente un combat quotidien. Elles souffrent également d’une méconnaissance de leurs droits et des dispositifis existants mais aussi du manque de structures d’hébergement adaptées. Certes, l’implication de nombreux élus locaux est présente mais souvent malheureusement insuffisante en raison d’un manque cruel d’information auprès de ces derniers ne savant toujours pas comment sortir une femme d’un parcours de violence.
Les femmes victimes de violences dans ces territoires sont également confrontées à des situations et contrzintes matérielles lesquelles accentuent ces difficultés. Difficultés liées à la mobilité et à l’isolement géographique, à la promiscuité et à la proximité dans des zones rurales peu denses où tout le monde se connait. Dans les faits, cela peut limiter la libération de la parole et favoriser un contrôle renforcé des auteurs de violences et rendre plus difficile un dépôt de plainte ou la possibilité de seconfier à un professionnel. Et, ne l’oublions pas, une plus grande précarité et dépendance économique et financière de certaines victimes vis-à-vis de l’auteur de violences, qui peut être accentuée dans certaines catégories socioprofessionnelles cas par exemple des agricultrices ou conjointes d’agriculteurs).
Outre des délais d’intervention plus longs en zones rurales, se pose également la question de l’amplitude horaire des ouvertures des gendarmeries et donc de leur accessibilité à toute heure du jour et de la nuit pour les victimes de violences. La Gendarmerie nationale a développé des outils spécifiques, dont des indicateurs, constitués d’un tableau de bord pour le suivi des violences intrafamiliales. Ces outils spécifiques permettent notamment à la Gendarmerie nationale d’observer les évolutions constatées par les brigades, les compagnies, mais également les groupements, en volume ou selon leur répartition géographique. Enfin, la Gendarmerie a créé au 1er janvier 2021 des maisons de confiance et de protection des familles.
Dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, nous ne le savons que trop bien, le rôle des associations de terrain est primordial et l’aide qu’elles peuvent apporter aux victimes dans leurs démarches est précieuse. Pour autant, en milieu rural, dans les zones les moins densément peuplées, ces associations d’aide aux victimes de violences ne bénéficient pas toujours d’un maillage territorial suffisamment étoffé pour couvrir l’ensemble des territoires ruraux et apporter leur appui aux femmes victimes qui souvent, on l’a vu, méconnaissent l’existence de ces dispositifs de recours. En outre, la question des moyens consacrés à ces structures associatives, très mobilisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes et qui constituent un appui essentiel à l’action des pouvoirs publics, se pose avec acuité, comme dans de nombreux autres domaines ayant trait à la situation des femmes dans les territoires ruraux.
En milieu rural tout comme en milieu urbain, de nombreuses mesures doivent être prises afin que nous puissions avancer dans ce combat devenu grande cause nationale. Nous devons nous inspirer de l’Espagne avec, par exemple, la création d’un fichier regroupant les informations sur les auteurs et une meilleure prise en charge des hommes violents (campagne de prévention, comité de suivi pour les sorties de prison…), des victimes et des enfants, en proposant la création d’un statut d’administrateur ad hoc. Des progrès sont encore à faire en matière de formation. Les grilles d’évaluation du danger, obligatoires, sont loin d’être systématiquement remplies et, de mettre en place un fichier évaluant « sur la base d’un calcul algorithmique » le risque de passage à l’acte. Il faudrait également assouplir les modalités de délivrance des téléphones grave danger. Près de 3 500 sont actifs (+ 471 % depuis 2019) mais ils restent trois fois moins attribués qu’en Espagne. Quant aux bracelets antirapprochements (1 000 sont actifs), qui ont là aussi fait leurs preuves en Espagne, ils connaissent encore de nombreux problèmes techniques. Même si le Ministère de la Justice promet des bracelets nouvelle génération d’ici la fin de l’année.
Espérons que cette lutte contre les violences faites aux femmes soit de mieux en mieux présente dans les esprits de nos politiques pour que les victimes puissent avoir un meilleur espoir et entrevoir la vie sous de meilleures auspices.
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