LA PRÉCARITÉ TOUCHE PLUS LES FEMMES
Partout en France, des centaines de milliers d’individus sans domicile fixe battent le pavé. Parmi eux, un nombre important de femmes. Si la précarité et la déshumanisation touchent l’ensemble de la population qui habite les rues, les femmes sont particulièrement vulnérables. Les dangers auxquels elles font face sont multiples, et leur esprit est bien souvent peuplé d’angoisses liées à l’insécurité permanente. Il est temps, à présent, de lever le voile sur un sujet encore trop peu mis en lumière. Qui sont les femmes SDF en France, et quels combats mènent-elles quotidiennement pour survivre et réintégrer la société ?
• Deux individus sans domicile sur cinq sont des femmes.
• Les jeunes femmes entre 18 et 29 ans représentent 48% de la population sans domicile fixe.
• Les femmes de plus de 50 ans représentent 31% de cette même population.
• 38% des « sans-domicile » sont des femmes.
• 5% des « sans-abri » sont des femmes.
Le Samu social de Paris recense 10% de femmes sans abri dans l’agglomération parisienne en 2022 (contre 2% en 2012). Toutefois, ces données sont à prendre avec des pincettes. En effet, selon l’INSEE, trois risques coexistent dans la réalisation statistique sur le terrain :
• le double comptage d’un individu, ou inversement ;
• la stigmatisation des individus concernés ;
• la pénétration dans l’intimité, déjà très restreinte, de ces personnes.
Par ailleurs, les femmes SDF se réfugient bien souvent dans les endroits où elles se sentent davantage en sécurité, notamment les parkings. Il est alors probable qu’un nombre significatif d’entre elles ne soit pas comptabilisé dans les statistiques.
Parmi l’ensemble des catégories d’individus sans domicile, les femmes sont sans conteste les plus vulnérables face aux dangers de la rue. Dans une étude réalisée en 2016, l’Observatoire du Samu social de Paris lève le voile sur la violence qu’endurent les femmes sans domicile. 90% d’entre elles ont été victimes de violence au moins une fois. Insultes, agressions sexuelles et viols sont le lot quotidien de ces oubliées, pour qui le danger est présent à chaque minute de leur existence.
Les conclusions d’une seconde étude, menée par la Fondation des femmes et la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) en octobre 2021, sont sans appel. Parmi les femmes hébergées dans trois structures d’hébergement mixtes, 93% d’entre elles déclarent avoir subi des violences au cours de leur vie, et 55% n’osent pas se déplacer au sein de l’établissement la nuit.
Dans la rue comme ailleurs, les femmes subissent de plein fouet les violences liées au genre. Toutefois, la menace est bien supérieure dehors. Selon l’association « l’Entourage », les violences endurées par les femmes sans abri sont en partie responsables de leur faible espérance de vie, qui est évaluée à 46 ans.
Les femmes sans abri bénéficient de plus de solutions d’hébergement que les hommes. Cela explique le très faible pourcentage de femmes vivant dans la rue, à savoir 5% parmi l’ensemble des catégories d’individus. Plus que les centres d’hébergement d’urgence, ce sont les établissements proposant une stabilité d’hébergement et un accompagnement social sur le long terme qui accueillent les femmes sans domicile.
Ainsi, en France, de nombreuses associations dont l’association mettent à l’abri les femmes SDF, seules ou avec leur(s) enfant(s). Elles constituent, pour ces dernières, un premier rempart face aux dangers encourus dehors. Nous nous devons de mettre en avant les différences liées au genre dans l’accompagnement proposé aux hommes et aux femmes dans les structures de réinsertion sociale. Celles-ci sont, sans surprise, régies par les codes habituels du patriarcat, et dénotent une forme de violence institutionnelle exercée sur les femmes sans domicile. Si les hommes sont épaulés dans leurs démarches purement pragmatiques de retour à l’emploi et à l’autonomie financière, l’exigence envers les femmes est avant tout portée sur l’importance de leur image. Ainsi, pour espérer se réinsérer socialement, ces dernières sont encouragées à prendre soin d’elles et de leur apparence. Loin d’être le fruit d’une stigmatisation des travailleurs sociaux, cette injonction est davantage le reflet de la société toute entière.
Par ailleurs, l’accompagnement des femmes est quasi-exclusivement orienté vers le réapprentissage des tâches domestiques et l’éducation des enfants. La gestion du budget, notamment au regard de la vêture et des repas, est prépondérante dans la prise en charge institutionnelle. Il est alors évident que les femmes sans domicile sont assujetties au modèle traditionnel de la société. Force est donc de constater qu’en général, ces femmes n’ont d’autre choix que de se conformer au rôle qui leur est assigné, si elles veulent espérer sortir de leur situation.
Le nombre de femmes SDF en France ne baisse pas ces dernières années. Extrême précarité, violence et sexisme font partie de leur quotidien dans la rue et accroissent leur sentiment d’insécurité et de vulnérabilité. Si leur protection est assurée par l’accueil associatif et par l’accompagnement des travailleurs sociaux, ces femmes sont contraintes de suivre la voie du patriarcat pour retrouver une place dans l’espace public. Nous nous devons donc d’être extrêmement vigilants quant à cette augmentation de femmes sans domicile fixe et faire en sorte de leur venir en aide autant que faire se peut.
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