VIOLENCES FAITES AUX FEMMES DANS LES DOM-TOM
En 2022, en France, ce sont 112 femmes qui sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. La plupart de ces féminicides ont eu lieu en France Métropolitaine. Mais les départements ultramarins en ont compté 11 (soit un de plus qu’en 2021). Il en a été dénombré 3 en Nouvelle Calédonie, 2 en Guyane, à la Réunion et en Guadeloupe, et 1 en Martinique et en Polynésie.
Les taux d’homicides par mort violente au sein du couple pour un million d’habitants atteint notamment 11.1 en Nouvelle-Calédonie, 7 en Guyane, 5.2 en Guadeloupe, 3.6 en Polynésie, 2.8 en Martinique et 2.3 à La Réunion, contre 1.6 en moyenne en France métropolitaine.
Sur les îles d’outre-mer, exceptée la Guyane, les mesures d’éloignement sont par définition plus difficiles à appliquer. Les victimes et leurs agresseurs vivent en vase clos, tout le monde se connaît. Et, bien souvent, à l’acte d’agression s’ajoutent la honte, la pression, le regard des autres. En revanche, comme cela peut être le cas en Guyane, certaines victimes peuvent avoir des réticences à déposer plainte du fait de leur situation irrégulière, craignant d’être reconduites à la frontière lors du dépôt de plainte. Mais cette crainte est infondée dans la mesure où les femmes étrangères victimes de violences conjugales sur le territoire français sont, du moins en partie, protégées par la loi.
Les départements et territoires d’outre-mer sont donc nettement plus touchés que la France métropolitaine notamment en raison de leurs topographies et de leurs situations plus défavorisées.
Derrière ces chiffres intolérables, inacceptables, il y a des noms, des visages, des histoires tragiques, des familles endeuillées. D’abord répertoriées comme des faits divers, ces meurtres attirent désormais l’attention des médias nationaux et de l’opinion publique qui en ont fait un fait de société. Devenue une priorité du gouvernement depuis plusieurs années, devenue une grande cause nationale, force est de constater que les résultats des mesures mises en place depuis plusieurs années n’ont pas apportées les fruits escomptés notamment dans les DOM-TOM.
Les problématiques sont similaires à celles que l’on peut trouver dans les départements métropolitains, à savoir l’entre-soi, l’isolement, la précarité financière et le manque cuisant de structures d’accueil. L’ensemble de tous ces éléments forment un terrain peu propice à la dénonciation des violences au sein du couple et à la prise en charge des femmes concernées dans les zones rurales.
Malgré les efforts des pouvoirs publics sur la prévention, la protection et l’accompagnement de ces femmes parfois sous l’emprise de leur conjoint ou ex-conjoint, l’omerta semble plus compliquée à lever dans les départements d’outre-mer. Aux Antilles, par exemple, il est plus difficile de dénoncer un mari violent sur des îles où tout le monde se connait. Au contraire, en Polynésie, sur un territoire aussi grand que l’Europe, il est beaucoup plus difficile de trouver de l’aide dans des atolls isolés.
Des facteurs comme la pauvreté, la chômage ou encore l’alcoolisme, qui sont des problèmes encore plus marqués dans les DOM TOM que dans l’hexagone, participent à l’accentuation des violences quelles qu’elles soient.
De surcroît, ces territoires faiblement peuplées sont les parents pauvres des politiques publiques. L’argent va là où les chiffres de violences sont accablants souvent dans les régions très peuplées. Et, les petites communes ont rarement les ressources nécessaires pour mettre en place des politiques publiques efficaces.
Il est difficile d’établir les moyens financiers mis en œuvre dans la lutte contre les violences conjugales. Les subventions accordées par différents acteurs publics (Etat, collectivités territoriales) et privées (entreprises et fonds philanthropes) sont majoritaires mais pas suffisantes malheureusement.
Sur l’ensemble des territoires ultramarins, derrière les féminicides, un flot de violences physiques, sexuelles mais aussi morales et économiques apparaissent au grand jour plus fortement que dans l’hexagone. La pression sociale, l’injonction à "laver son linge sale en famille" sont remises en causes. Les chiffres s’emballent. Police, Gendarmerie, Justice sont sommées de ne négliger aucune alerte. Mais l’intendance a du mal à suivre. La gestion des téléphones grave-danger, des bracelets antirapprochement a un coût, les logements de secours également. Syndicats de magistrats, éducateurs spécialisés, psychologues, associations de femmes, réclament d’avantage de moyens. A ce rythme, l’élimination du fléau n’est pas pour demain.
Comment franchir un nouveau palier ? Faire baisser significativement ce taux de violences ? Modifier en profondeur les mentalités ?
Pour apporter des réponses à ces questions, une série de podcasts sera élaborée afin de vous sensibiliser davantage, de mettre en place des mesures de prévention qui sont les seules façons de parer à la violence avant même qu’elle ne se produise permettant ainsi une meilleure et plus importante libération de la parole.
Devant ces constats édifiants, nous appelons Elie Califer, Tematai Le Gayic, Davy Rimane, Olivier SERVA, Christian Baptiste, Jiovanny William, Nicolas Metzdorf et l'ensemble des représentant.e.s des départements et territoires d'outre-mer pour que les choses changent rapidement et durablement.
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